Choisir le mortier adéquat pour vos briques : guide complet

La construction ou la rénovation d'un mur en brique exige un choix minutieux du mortier. Un mortier mal adapté peut compromettre la durabilité, l'esthétique et même la solidité de votre ouvrage. Ce guide détaillé vous aidera à sélectionner le mortier idéal pour votre projet, en tenant compte des différents types de briques, des conditions climatiques et des contraintes mécaniques.

Types de mortiers pour briques : composition et propriétés

Le marché propose une variété de mortiers, chacun possédant des caractéristiques spécifiques. Comprendre ces différences est essentiel pour faire le bon choix.

Classification selon la composition

La composition chimique du mortier détermine ses propriétés.

  • Mortier traditionnel chaux-ciment : Mélange de chaux aérienne et de ciment, il offre une bonne perméabilité à la vapeur d'eau (environ 0.15 à 0.25 W/m.K), idéale pour les murs respirants. Sa résistance mécanique est modérée (environ 5 MPa), adapté à des constructions traditionnelles. Il est plus économique que certains mortiers modernes mais présente un retrait légèrement supérieur. Idéal pour la rénovation et la construction traditionnelle.
  • Mortier de ciment (CEM I): À base de ciment Portland, il affiche une résistance mécanique élevée (jusqu'à 25 MPa ou plus) et une prise rapide. Sa faible perméabilité (environ 0.5 W/m.K ou plus) le rend moins adapté aux constructions très humides. Il est souvent privilégié pour les constructions modernes et les structures exigeantes, ainsi que pour les ouvrages soumis à de fortes contraintes mécaniques.
  • Mortier de chaux hydraulique NHL : Offrant un excellent compromis entre résistance et perméabilité (0.2 à 0.3 W/m.K), les mortiers NHL (chaux hydraulique naturelle) sont particulièrement adaptés aux constructions bioclimatiques et aux restaurations de bâtiments anciens. Plus coûteux, ils garantissent une excellente durabilité et une meilleure régulation hygrométrique.
  • Mortiers spéciaux : Des mortiers spécifiques existent pour des applications particulières : mortiers hydrofuges (résistance à l'eau > 10 bars), mortiers pare-vapeur (perméabilité à la vapeur d'eau réduite), mortiers auto-adhérents pour une meilleure mise en œuvre, mortiers colorés, mortiers à haute performance pour structures à contraintes élevées. Le choix dépend des spécifications techniques du projet.

Classification selon la consistance

La consistance du mortier impacte la facilité de mise en œuvre.

  • Mortier sec pré-mélangé : Pratique et simple d'utilisation, il suffit de l'ajouter à de l'eau. Le dosage est précis, garantissant une homogénéité optimale. Cependant, il est généralement plus cher que le mortier frais.
  • Mortier frais en vrac : Plus économique, il nécessite un malaxeur pour un mélange homogène. Son dosage doit être précis pour garantir les performances attendues. Nécessite une certaine expertise pour une préparation optimale.

Critères de sélection du mortier : un choix déterminant

Le choix du mortier optimal nécessite une analyse attentive des différents facteurs qui influenceront sa performance et sa durabilité.

Compatibilité avec le type de briques

La porosité des briques influence considérablement le choix du mortier. Les briques en terre cuite, plus poreuses, nécessitent un mortier perméable pour éviter la formation d'humidité. Les briques de béton, moins poreuses, tolèrent des mortiers moins perméables. Une mauvaise compatibilité peut entraîner des problèmes d'adhérence, de fissuration et de dégradation prématurée du mur. Il est essentiel de consulter les recommandations du fabricant des briques.

Type de construction et contraintes mécaniques

Les contraintes mécaniques influent sur la résistance du mortier nécessaire. Pour un mur porteur d'un bâtiment de plusieurs étages, un mortier à haute résistance (au moins 15 MPa) est indispensable. Pour une construction légère ou un mur de clôture, un mortier de résistance moyenne (5 à 10 MPa) peut suffire. La construction traditionnelle utilise souvent des mortiers à base de chaux, tandis que la construction moderne favorise les mortiers de ciment pour leur rapidité de prise et leur résistance élevée.

Influence des conditions climatiques

Le climat impacte le choix du mortier. En régions froides et humides, un mortier résistant au gel (avec une bonne résistance aux cycles gel-dégel) et hydrofuge est essentiel pour prévenir les dommages liés au gel et à l'eau. Dans des régions chaudes et sèches, un mortier avec une bonne résistance à la chaleur et aux UV sera préférable. Un mortier avec une bonne résistance aux intempéries est important quelle que soit la région.

Aspect esthétique et finition

Le choix du mortier peut également être influencé par des critères esthétiques. La couleur du mortier peut être sélectionnée pour s'harmoniser avec la teinte des briques ou pour créer un contraste visuel. Le type de joint (plat, creux, bombé) contribue à l'aspect final du mur. L'épaisseur du joint, généralement entre 10 et 15 mm, influe aussi sur l'apparence et l'isolation thermique.

Conseils pratiques pour la mise en œuvre

Une bonne mise en œuvre est cruciale pour optimiser la performance et la longévité du mortier.

Préparation du support

Le support doit être propre, sec et exempt de poussière ou de débris. Une légère humidification améliore l'adhérence du mortier. L'absence de préparation adéquate peut entraîner une mauvaise adhérence et une diminution de la durabilité du mur.

Techniques de jointoiement

Le jointoiement influence l'esthétique et la performance du mur. Le joint creux améliore l'isolation thermique, le joint bombé offre un aspect traditionnel, tandis que le joint plat donne un rendu plus moderne. L'épaisseur du joint doit être uniforme pour garantir une esthétique homogène et une résistance optimale.

Entretien et protection du mortier

Après la mise en œuvre, une protection contre les intempéries (pluie, gel) est recommandée, particulièrement durant les premiers jours de séchage. Un nettoyage régulier permet d'éliminer la saleté et les moisissures, préservant l'aspect du mortier et sa durabilité. L'utilisation de produits de protection spécifiques peut améliorer la résistance du mortier aux agressions extérieures.

Exemples concrets d'applications

Illustrons le choix du mortier avec quelques exemples concrets. (Note : Images à ajouter ici)

Exemple 1 : Rénovation d'un mur en briques anciennes (XVème siècle): Pour la restauration d'un mur historique, un mortier de chaux hydraulique NHL 3.5 ou 5 sera privilégié pour sa compatibilité avec les matériaux anciens et sa capacité à laisser le mur respirer. La couleur du mortier sera choisie pour s'harmoniser avec l'existant. L'épaisseur du joint devra respecter les critères de l'époque.

Exemple 2 : Construction d'un mur de clôture contemporain: Pour une clôture exposée aux intempéries, un mortier de ciment hydrofuge et résistant au gel sera sélectionné. La rapidité de prise est un avantage pour une mise en œuvre rapide. Le choix de la couleur du mortier contribuera à l'esthétique du projet.

Exemple 3 : Construction d'un mur porteur d'un immeuble : Un mortier à haute performance (CEM II/B-V 32.5 R), garantissant une résistance à la compression supérieure à 32.5 MPa, sera crucial pour assurer la solidité et la stabilité de la structure. Les spécifications techniques du projet guideront le choix précis du mortier.

Exemple 4 : Construction d'un four à pain traditionnel : Un mortier réfractaire, capable de résister à de hautes températures, sera impératif pour assurer la durabilité et la sécurité du four. Ce type de mortier est spécifique et doit être choisi en fonction des températures atteintes.

Le choix judicieux du mortier est une étape déterminante pour la réussite de tout projet de maçonnerie en briques. En tenant compte des différents critères évoqués, vous optimiserez la durabilité, la performance et l'esthétique de votre construction ou rénovation.

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